Dans la société paiwan, les perles anciennes et précieuses sont considérées comme des héritages ou des présents de fiançailles, symbolisant le statut aristocratique. Elles sont souvent conservées avec soin dans de vieilles jarres en poterie. Le port quotidien de colliers de perles indique le rang des chefs et des nobles. Selon la mythologie paiwan, les perles contiennent un esprit qui protège les membres de la famille.
À l’instar des perles d’Asie du Sud-Est, les perles paiwan sont riches en plomb, opaques, et rappellent les pierres naturelles. Leurs motifs — lignes obliques ou verticales, formes d’yeux — sont similaires à ceux transmis de génération en génération, ce qui les rapproche davantage des cultures du Pacifique Sud que de la culture han.
On suppose que les ancêtres des Paiwan ont apporté ces perles précieuses lorsqu’ils ont migré d’Asie du Sud-Est vers Taïwan, il y a environ deux mille ans. Durant la période coloniale néerlandaise au XVIIe siècle, les perles auraient aussi pu servir d’objets d’échange, introduisant des perles étrangères dans la culture paiwan.
Au début des années 1970, les artisans paiwan ont commencé à reproduire les anciennes perles et à créer de nouveaux modèles pour répondre aux besoins des communautés autochtones comme des touristes. Selon leurs légendes, les Paiwan considèrent les perles comme des dons du ciel, dotées d’une âme, d’un genre, de bénédictions, et du pouvoir de repousser les esprits maléfiques.
Au fil des générations, les chefs paiwan ont transmis de nombreux récits mythologiques autour des perles : la « perle solaire » représentant une alliance sacrée ; la « perle de l’élite belle » offerte comme présent de fiançailles ; la « perle de paon », donnée comme dot par le roi paon ; ainsi que des types plus communs comme la « perle de lune croissante », la « perle de la tisseuse », la « perle du dieu de la terre » et la « perle des quatre membres ».