Châle de deuil – Tribu Paiwan

Chez les Paiwan, les vêtements de deuil figurent parmi les objets tissés les plus caractéristiques et culturellement significatifs. En raison de l’importance accordée à la mort et au deuil, ces vêtements occupent une place centrale dans leurs pratiques rituelles. L’un des éléments les plus remarquables de cette tenue est un chapeau de forme triangulaire ou quadrangulaire porté par les femmes. La porteuse commence par envelopper ses cheveux dans un turban, puis place un tissu de deuil sur sa tête. Ce tissu est ensuite attaché fermement à l’arrière de la tête à l’aide de deux lanières, laissant les côtés retomber de part et d’autre . Un châle de deuil est porté par-dessus les vêtements ordinaires, posé sur les épaules et noué sur la poitrine à l’aide de deux attaches. Dans la société paiwan, les motifs présents sur les vêtements de deuil reflètent le rang social de celui ou celle qui les porte. Les membres de la classe noble arborent des chapeaux et des châles richement colorés et ornés de motifs élaborés, tandis que les gens du commun portent des versions unies, sans décoration. Ces vêtements ne sont portés que durant les rituels de deuil ou les cérémonies funéraires, et leurs motifs diffèrent clairement de ceux utilisés dans les habits quotidiens. Il est culturellement inacceptable de mélanger vêtements de deuil et vêtements ordinaires. Par ailleurs, les tissus de deuil—qu’il s’agisse de vêtements ou de couvre-chefs—ne doivent jamais être offerts en cadeau. Une fois usés, ces articles peuvent être recyclés comme protections pour les jambes, ou, en dernier recours, être enterrés avec les morts. Selon la tradition, une mauvaise gestion de ces objets est susceptible d’attirer le malheur, un sort que même une prêtresse ne pourrait annuler . Ces habits de deuil sont traditionnellement tissés à partir de fibres de ramie pour la base et les fils de chaîne, souvent teintés à l’indigo naturel. Les fils de trame peuvent également être en ramie ou en d’autres matériaux, comme la laine naturelle ou l’acrylique, fréquemment utilisés dans les techniques de tissage à motifs. Grâce aux méthodes de brocart, les motifs produits sont d’une finesse et d’une beauté remarquables, au point que cette technique est souvent qualifiée d’« incrustation », en raison de son aspect proche de la broderie. Des représentations de visages et de figures humaines y apparaissent régulièrement grâce à ce savoir-faire complexe.

Référence

PATI 006

Dimensions

Période

Début du XXᵉ siècle

Provenance

Huang Bai-Hsing Taitung

Matériel

Tissu

Nous attirons l’attention de nos clients sur le fait que les objets proposés à la vente sont des pièces anciennes, parfois centenaires, qui ont traversé le temps et portent les marques de leur usage antérieur.
Il est donc parfaitement normal que ces objets présentent des traces d’usure, des patines, des fissures, des réparations anciennes ou d’autres altérations liées à leur histoire et à leur usage traditionnel. En procédant à l’achat, l’acheteur reconnaît avoir pris connaissance de l’état de l’objet à partir des photographies fournies, non retouchées, et accepte ses spécificités liées à son ancienneté.
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